Par Silvère Dervillez, Secrétaire Général du MRC
Une certaine pensée politique se regroupe fébrilement derrière le référendum dit "couperet" afin de le bannir et de le remplacer par une solution alternative dite consensuelle, ou avec la France, ou encore petite nation dans la grande...
Je rappelle tout de même que l'accord de Nouméa a été proposé par l'ensemble de ses signataires, de sensibilités variées, puis qu'il a été validé par une écrasante majorité des Calédoniens. A l'époque, les référendums étaient déjà couperets, n'est ce pas ?
Je rappelle aussi que l'accord de Nouméa comporte des avancées sur l'autonomie de ce territoire et sur la cause kanak et indépendantiste. Ces avancées sont tout sauf mineures.
Considérer que le ou les référendums seront un affront aux vaincus, c'est adopter une posture bien particulière.
D'une part, les indépendantistes ont déjà gagné. L'autonomie de la NC est telle qu'elle est déjà considérée suffisante par beaucoup. Ils ne seront donc pas vaincus si le "non" l'emporte, certains en seraient même sans doute soulagés.
D'autre part, si les Calédoniens ont accepté l'accord de Nouméa, c'est surtout parce qu'il comportait in fine ce choix qui leur revient. Considérer à leur place que le référendum doit être évité, c'est leur retirer ce dernier pouvoir qui les a fait accepter les évolutions de ces dernières années.
L'accord de Nouméa a été considéré comme la feuille de route incontournable, sacralisée, incontestable, de ces 15 dernières années.
Il serait inacceptable qu'il ne le soit plus pour des motifs fallacieux et démagogiques lorsqu'il s'agit d'en faire appliquer la clause de sortie souhaitée et attendue par une très large majorité d'électeurs.
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