Un précédent Fidjien qui doit faire réfléchir
A l’indépendance de Fidji en 1970, la Constitution a fait référence à la Reine, à Dieu, aux droits humains fondamentaux.
Pour autant elle a institué trois corps électoraux ethniques pour le Parlement.
Fidjiens mélanésiens, Indo-Fijiens et Autres avec des quotas : 22 / 22 / 8
En 1987 au eu lieu un coup d’Etat contre la prédominance Indo-Fidjienne jugée excessive par les mélanésiens.
La Constitution de 1990 qui a suivi a proclamé la République de Fidji, mis en avant le besoin de défendre les droits de Fidjiens de souche, cité le droit des personnes à vivre en harmonie, le respect des valeurs morales et spirituelles de chacun, l’importance des valeurs chrétiennes…….et institué une discrimination ethnique au Parlement en faveur des Fidjiens mélanésiens !
De nouveaux quotas sont institués :
Fidjiens mélanésiens, Rotumans, Indiens et Autres : 37 / 1 / 27 / 5 .
(http://www.constitutionnet.org/files/1990_constitution.pdf)
Deux coups d’Etat plus tard, la nouvelle constitution fidjienne de 2014 a finalement réaffirmé l’égale dignité de toutes les ethnies, l’égalité en droits, y compris électoraux et la sécularisation de l’Etat Fidjien.
Fidji a donc vécu pendant 44 ans sous des quotas ethniques, et ce malgré des Constitutions qui faisaient référence à des socles de valeurs.
Entre 1978 et 1986, 20.000 Fidjiens ont émigré, principalement des Indiens. Entre 1987 et 1996, 50.000 ont émigré.
(http://www.migrationpolicy.org/article/fiji-islands-immigration-emigration/)
Un « socle de valeurs » n’est donc pas une protection contre les communautarismes, l’apartheid, et les discriminations politiques.
Il tend en fait à les justifier en déplaçant le contrat social de la Loi vers l’identitaire
Le seul vrai destin commun ne se construit pas sur des préambules avec des valeurs, mais sur le respect d’une égalité en droits et en devoirs, une égalité juridique, sociale et politique.
L’UC veut le modèle Fidjien !
L’Union Calédonienne a d’ores et déjà publié un projet politique sur le modèle Fidjien.
(https://www.dropbox.com/s/lkudjjzumkvybra/projet_de_nation_uc_final.pdf?dl=0)
Malgré des références qui se veulent rassurantes la reconnaissance des droits de l'homme, le projet politique de l'UC prévoit que des pouvoirs essentiels seront remis entre les mains d'un "Congrès".
extrait du projet de l'UC
...
"Le congrès est la réunion des assemblées (nationale et des provinces) avec le sénat coutumier. Il modifie la Constitution, élit le président de la république et vote les lois organiques.
• Le président de la République sera élu au suffrage indirect par le Congrès."
...
"Le sénat coutumier sera composé principalement de représentants des populations de statut coutumier kanak."
...
Dans les faits cela reviendra donc à créer une majorité législative artificielle taillée sur mesure pour bénéficier à la seule population coutumière Kanak. au mépris de l'égalité des droits des citoyens, pourtant promise ailleurs dans le texte.
L’UC veut verrouiller l'élection du Président de la République au profit d'une seule communauté. Il en sera de même pour les révisions de la Constitution et les lois organiques.
CONCLUSION :
Signer un “socle de valeurs” ne répondra pas à la question de fond pour le vrai destin commun en Nouvelle-Calédonie : l’égalité des droits politiques entre tous les Calédonien.
Seul le maintien dans la République Française nous protège d’une dérive vers des discriminations ethniques sur le modèle Fidjien.
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